Christine Brisset, la militante des sans-abris

Christine Brisset, la militante des sans-abris

 
Présidente de l'aéroclub de Bourgogne, elle devient l'une des premières femmes pilotes de France, mais elle est paralysée à la suite d'un accident d'avion. Après sa guérison, elle prend la direction d'une clinique pour tuberculeux. Elle rentre en France en 1936 et est nommée directrice de l'Institut de puériculture et de périnatalogie.
 
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est chargée d'organiser des camps de réfugiés pour les enfants et rejoint le réseau de Résistance du musée de l’Homme. A la Libération, 5 millions de personnes sont sans abri en France. Elle rédige alors une chronique sur l'entraide et s'engage dans un combat personnel en faveur des sans-abris.
 
L'ordonnance du 19 octobre 1945, permettant aux préfets de réquisitionner les logements vacants ou inoccupés, n'est guère suivie. En 1946, une Commission du logement familial et ouvrier est créée pour trouver des logements décents aux familles sans abri ou mal logées. Brisset soutient activement le mouvement. En 1950, elle fonde Les Castors, un système d'entraide permettant à ses membres de construire leur propre logement. De 1945 à 1956, plus de 2000 logements sociaux sont construits.
 
Elle soutient également l'occupation de 800 logements vacants, ce qui lui vaut 49 comparutions devant les tribunaux, ses prises de position et ses actions lui attirant des ennemis. En 1962, après l'indépendance de l'Algérie, elle aide une dizaine de familles rapatriées à se loger, mais perd des soutiens et est la cible d'une campagne de dénigrement. En 1950, elle est condamnée à deux mois de prison pour gestion frauduleuse et est licenciée de sa propre entreprise. Elle a été réhabilitée bien plus tard.
 
La presse l’a surnommée la fée des sans-abris, la Madone ou Jeanne d'Arc des squatters.

@ Adama Toulon - Julie Henry Poutrel
 
 

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