Gisèle Halimi, La Cause Des Femmes

Gisèle Halimi, La Cause Des Femmes

Gisèle Halimi était une avocate, militante féministe et femme politique française née en 1927 à Tunis et décédée en 2020 à Paris. Elle a été une figure importante de la lutte pour les droits des femmes en France et dans le monde entier.

Halimi a grandi dans une famille juive tunisienne et a déménagé en France pour étudier le droit. Elle a commencé sa carrière d'avocate en 1956 et s'est rapidement impliquée dans des affaires de justice sociale et de droits humain. Elle a assuré la défense de militants algériens lors de la guerre d'Algérie, ainsi que des militants anticolonialistes et des immigrés en France.

En 1965, elle a défendu Djamila Boupacha, une militante algérienne qui avait été torturée par les forces de l'ordre françaises. Son travail dans cette affaire a contribué à l'abolition de la peine de mort en France.

En plus de son travail en tant qu'avocate, Halimi a été active en politique. Elle a été élue députée européenne en 1994 et a été membre de l'Assemblée Nationale française.

Elle a reçu de nombreux prix et distinctions pour son travail, notamment la Médaille du barreau de Paris, pour ses cinquante ans de carrière en 2003, et la Légion d'Honneur en 2014.

A partir de 1985, elle a occupé plusieurs fonctions successives à l’UNESCO. Elle a d’abord été nommée Ambassadrice de la France, une fonction qu’elle occupa pendant 1 an, et a ensuite été présidente du Comité des conventions et des recommandations, jusqu’en 1987.

En 1989, elle est devenue conseillère spéciale de la délégation française à l’Assemblée Générale des Nations Unies, puis rapporteuse pour la parité entre hommes et femmes dans la vie politique.

En 1998, elle cofonde l’association altermondialiste ATTAC, Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne.

Halimi est également connue pour son travail sur les droits des femmes. Consacrant une grande partie de sa carrière à la lutte pour les droits des femmes, elle a été une figure clé du mouvement féministe en France. Parmi ses nombreux ouvrages, elle a notamment publié, en 1973, "La Cause des femmes", considéré comme un texte fondateur du mouvement féministe en France.

En 1972, Gisèle Halimi a fondé le mouvement féministe Choisir la cause des femmes, qui a milité pour l'avortement libre et gratuit en France. À l'époque, l'avortement était illégal en France, sauf en cas de danger pour la vie de la mère. L’association a organisé des manifestations et des actions de sensibilisation, et a réussi à faire adopter la loi Veil en 1975, qui a légalisé l'avortement en France.

Par ailleurs, en 2008, elle publie avec l’association l'essai intitulé "La clause de l'Européenne la plus favorisée", qui propose de généraliser à l'ensemble des citoyennes de chaque pays membre de l'Union Européenne la disposition la plus favorable dans chaque domaine des droits des femmes.

Elle a également été impliquée dans la lutte pour l'égalité salariale entre les sexes, et a défendu des femmes victimes de discrimination en milieu de travail. En 1983, elle a été nommée présidente de la Commission pour l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, qui a proposé des mesures pour lutter contre les discriminations salariales. La loi sur l'égalité professionnelle de 1983 a été inspirée par les recommandations de cette commission.

Halimi a aussi travaillé sur la question des violences faites aux femmes. Elle a été une défenseure active des femmes victimes de viol et a contribué à faire reconnaître le viol comme un crime en France. Elle a notamment plaidé pour une meilleure protection des femmes contre la violence sexuelle et domestique, travaillant sur des cas de viols et de violences conjugales et faisant pression sur les autorités pour qu'elles prennent des mesures plus fortes contre ces crimes. En 1980, elle a défendu une adolescente victime de viol qui avait été accusée de provocation à l'acte. Sa défense a conduit à la reconnaissance de la notion de consentement dans les cas de viol.

Militante infatigable pour les droits des femmes, elle a travaillé sur de nombreux fronts pour lutter contre les inégalités de genre en France et dans le monde entier.

L'une de ses plus grandes contributions a été son travail pour la légalisation de l'avortement en France. En 1971, elle a défendu une jeune femme qui avait avorté après avoir été violée et a utilisé ce procès pour attirer l'attention sur le manque de droits des femmes en matière de santé reproductive. C’est à la suite de cet événement qu’elle a fondé le mouvement féministe Choisir la cause des femmes.

En outre, Halimi a contribué à l'élargissement des droits des femmes dans la société. Elle a travaillé sur des questions telles que l'égalité de représentation politique, la lutte contre les stéréotypes sexistes dans les médias et l'éducation des jeunes filles.

Elle a été une voix forte pour les droits des femmes dans le monde entier, travaillant aux côtés d'autres militants pour lutter contre les violences sexuelles dans les conflits armés et pour défendre les droits des femmes dans les pays en développement. 

L'engagement profond de Gisèle Halimi pour les droits des femmes a eu un impact durable sur la société française et au-delà. Elle a inspiré de nombreuses autres femmes à se lever pour leurs droits et a contribué à faire avancer la cause de l'égalité des sexes.

Impactant fortement la société française et internationale, elle a contribué à l'avancée des droits des femmes et des minorités en France et dans le monde entier. Sa vie et son travail sont une source d'inspiration pour les générations futures de militants et de défenseurs des droits humains.

 

"Son féminisme, total et obstinément cohérent, transcende et transperce les "camps" antagonistes qui s'arrachent sa mémoire, tant il fut, jusqu'au bout, porté par une exigence que jamais n'entamèrent ni l'esprit de corps, ni la zizanie doctrinale qui divisent depuis toujours les mouvements militants." – Marylin Maeso, philosophe, au sujet de Gisèle Halimi.

Gisèle Halimi, la cause des femmes - Histoire TV : https://youtu.be/NShd2aBIorI.

Article par Julie henry Poutrel pour Adama Toulon

© Photo: Olivier Tétard - CC BY-SA 3.0

 

 

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