Teresa Meares a 20 ans d'expérience dans les forces de l'ordre. Après sa retraite, elle est devenue une entrepreneure très prospère : Past Présidente de l'Association Nationale des Femmes Chefs d'Entreprise des États-Unis (Nawbo) et ancienne présidente de la fondation de l'Institut NAWBO. Son dernier livre "One C.A.R.E. at a Time: Effective Leadership Through the Control of Emotions" est un guide de leadership très inspirant.
Question: Vous avez été dans les forces de l'ordre pendant 20 ans et après, vous êtes devenue cheffe d'entreprises. Pourquoi avez-vous choisi ces deux carrières ?
Réponse: Mon père était officier de police, et un jour, à l'âge de 13 ans, je suis partie faire un tour avec lui. Je suis tout de suite tombé amoureuse de la profession. À 18 ans, je suis entrée à l'académie de police comme l'une des plus jeunes femmes officiers de police. J'ai vraiment aimé servir ma communauté et j'ai essayé de vivre tout ce qu'il y avait à vivre dans ma carrière. Un nouveau shérif avait rejoint notre agence et j'ai vite constaté que mon chemin vers les promotions et l'avancement s'était arrêté brutalement. J'ai alors réalisé l'importance d'avoir le contrôle sur nos propres parcours et j'ai pris la décision difficile de quitter la carrière que j'aimais. Mais je ne suis pas allée trop loin. En fait, j’ai intégré le secteur de distribution de produits destinés aux forces de l'ordre, car j'avais l'expérience de leur utilisation et j'ai donc pu mieux communiquer et aider nos clients.
Question: Quel chemin avez-vous suivi pour devenir agent de la force publique et quels souvenirs en gardez-vous ?
Réponse: Je ne sais pas. J'ai commencé ma carrière comme adjointe de patrouille. Parmi les missions dont je suis le plus fière, il y a celle de faire partie de l'équipe SWAT et de réussir mes deux semaines de formation tactique. J'ai également été inspectrice à la criminelle où j'ai pu résoudre plusieurs affaires. J'ai ensuite été promue et j'ai dirigé ma propre équipe de patrouille.
Question: Votre expérience dans cette carrière vous a-t-elle aidé à créer votre propre entreprise ?
Réponse: Oui. Être une entrepreneure est très similaire à être une officier de police car vous devez prendre des décisions indépendantes et résoudre des problèmes à tout moment. Le leadership est très important dans les services de police, c'est pourquoi cette expérience m'a permis de développer mon entreprise plus rapidement, avec les meilleurs employés.
Question: En tant que femme, éprouvez-vous ou avez-vous éprouvé des difficultés dans ces deux domaines ?
Réponse: Oui, en tant que femme agent de la force publique dans les années 90, le personnel de commandement plus âgé n'acceptait pas facilement les opinions d'une jeune adjointe. Si j'étais passionnée par quelque chose, je me plaignais et j'étais émotive. Par contre, si un homologue masculin était passionné par une question, il était considéré comme un leader fort. En tant qu'entrepreneur, je n'en ai pas fait l'expérience, mais quand je l'ai fait, j'ai rapidement réorienté mon attention vers quelque chose de plus positif.
Question: Comment ces deux mondes ont-ils évolué depuis vos débuts, en ce qui concerne les femmes ?
Réponse: Oui. Les forces de police ont depuis vu un grand nombre de femmes rejoindre la profession. Je crois qu'il reste encore beaucoup à faire, cependant, pour reconnaître la valeur incroyable que les femmes offrent en tant que leaders. Il y a encore beaucoup d'agences qui n'ont pas de femmes dans leur personnel de commandement, un domaine qui a grand besoin d'être développé.
Question: Si vous n'aviez pas travaillé dans les forces de l'ordre, qu'auriez-vous voulu faire ?
Réponse: C'est facile ! Je me serais engagée dans l'armée et je serais devenue infirmière. Je suis passionnée par l'aide et le service aux autres.
Question: Vous avez été présidente de l'Association Nationale des Femmes Chefs d'Entreprise des États-Unis (NAWBO), pouvez-vous nous en parler ?
Réponse: J'ai beaucoup apprécié le temps que j'ai passé en tant que Présidente de NAWBO. J'ai rencontré des femmes chefs d'entreprise extraordinaires et j'ai pu voyager au niveau national et international pour rencontrer des femmes sur leur lieu de travail et dans leurs organisations. Mon objectif et ma plateforme ont toujours été le leadership et la communication, deux piliers sur lesquels je me sens très forte. Au cours de mon mandat, j'ai également eu le privilège de témoigner devant le Congrès sur la réforme fiscale.
Question: Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre cette association ?
Réponse: NAWBO est une organisation extraordinaire, qui travaille sans relâche pour représenter les femmes chefs d'entreprise. Elle offre un accès à l'éducation, ainsi que la possibilité de nouer des contacts avec des entreprises sponsors et d'autres femmes chefs d'entreprise. NAWBO a été créée en 1975 pour défendre les intérêts de ses membres, ce qui est toujours le cas aujourd'hui. NAWBO est active dans la représentation des femmes chefs d'entreprise dans l'espace international grâce à des protocoles d'accord avec des organisations sœurs et une membre permanente à FCEM (Femmes Chefs d'Entreprises Mondiales). Ces efforts sont tous très importants pour moi, ce qui m'a incitée à rejoindre NAWBO.
Question: Vous avez écrit deux livres ; quelle était votre motivation pour les faire ?
Réponse: J'aime aider, et j'aime servir les autres. Mes écrits ont toujours été axés sur le partage de messages et l'aide aux autres par le biais de récits. Les gens peuvent s'identifier à des histoires. Et plus ils peuvent s'identifier, plus ils peuvent en retirer quelque chose. Mon livre sur le leadership est un projet passionnant depuis de nombreuses années. J'ai été ravie de le publier enfin cette année. Mon objectif est de donner de l'espoir et de l'inspiration aux dirigeants, afin qu'ils puissent ensuite transmettre ce même message.
Question: Vous avez récemment créé une autre entreprise avec votre fille, de quoi s'agit-il et qui en a eu l'idée ?
Réponse: Il s'agit d'une ligne de vêtements qui encourage la positivité et l'amour de soi. Ma fille a eu cette idée après que je lui ai expliqué que lorsque je m'habillais pour travailler dans les forces de l'ordre et que je mettais le gilet pare-balles, j'étais automatiquement dans un autre état d'esprit. Quelque chose de tellement différent de ce que j'avais quand j'étais à la maison en tant que mère. Mettre l'uniforme m'a donné la confiance dont j'avais besoin pour protéger et servir. Elle a immédiatement pensé : "Et si nous fabriquions des vêtements qui véhiculent des messages positifs d'amour-propre et qui serviraient d'"armure" à quelqu'un lorsqu'il sort et affronte sa journée ? Nous avons donc développé les vêtements Audibelle - également connus sous le nom de t-shirts Outloud. Audibelle (aw-duh-bell) joue sur le mot "être audible" en tant que jeune fille sur l'estime de soi, "belle" signifiant fille. Il va sans dire que j'étais très fière..
Interview : Adama Toulon.
Links:
National Association of Women Business Owners. (NAWBO)