Audrey Tcherkoff - Directrice générale du Global Positive Forum

Audrey Tcherkoff - Directrice générale du Global Positive Forum

Audrey Tcherkoff est la directrice générale du Global Positive Forum et membre du directoire de la Fondation Positive Planet. C’est aussi une femme et une mère animée d’une conviction sans faille qui souhaite aider à créer un meilleur avenir. "A un moment, j’ai voulu donner du sens à ma vie". De l’industrie du luxe à l’univers des ONG, son parcours a de quoi inspirer le monde.

Diplômée de l’Institut Supérieur de Gestion de Paris, spécialisation en Commerce International, et de l’Université Saint John de New York, elle évolue dans un premier temps au sein du groupe Robert Wan, le plus grand producteur de perles noires au monde. Elle fonde une antenne du groupe au Moyen-Orient et la dirige, en tant que CEO, pendant 9 ans, puis dirige le développement du premier projet de culture perlière dans la région.

En 2014, elle rejoint la Fondation Positive Planet, fondée par Jacques Attali en 1998, en tant que membre du directoire. Cette Fondation a pour objectif de promouvoir l’économie positive et de lever des fonds pour les programmes des ONG Positive Planet France et Positive Planet International.

Des événements comme la Positive Cinema Week au Festival de Cannes, les Positive Planet Awards ou encore des dîners de collecte de fonds sont organisés par la Fondation.

La Positive Cinema Week, dont Tcherkoff est Directrice générale, a pour mission de mettre en avant un cinéma positif et engagé sur des sujets d’actualité, et de promouvoir les réalisateurs et réalisatrices qui s’engagent à créer un cinéma pouvant éveiller les consciences et faire bouger les lignes.

Après la naissance de sa fille, Mila, en 2015, Tcherkoff décide de quitter le groupe Robert Wan pour se consacrer à Positive Planet. Travailler parallèlement pour les deux représentait une trop lourde charge de travail, et elle souhaitait aussi pouvoir consacrer du temps à sa famille.

"Le commerce des bijoux marchait très bien, mais j’ai eu envie de mettre mon savoir au service d’autre chose", raconte Tcherkoff au magazine Challenges. Sa vie prend un tournant lorsqu’elle participe, alors enceinte, à un voyage humanitaire au Népal qui change définitivement sa vision du monde. C’est au même moment qu’elle rencontre Jacques Attali, fondateur de Positive Planet.

Enfant très optimiste et enthousiaste, très proche d’un grand-père "parti de rien, qui avait la rage de réussir et est devenu entrepreneur", elle grandit au sein d’une famille qui lui inculque la loyauté et le courage, "aimante mais exigeante" qui n’acceptait pas l’échec. "C’était lourd, mais formateur", confie-t-elle dans une interview pour Le Figaro.

Dans une entrevue pour le site MagicMaman, Tcherkoff raconte cette "énergie dingue" que lui a apporté sa grossesse. "Sentir la vie en moi, c’est un sentiment qui m’a portée pendant neuf mois". Elle parle également de ses combats quotidiens en tant que mère et ce qu’elle souhaite transmettre à sa fille. "L’empathie [est] une qualité essentielle et de plus en plus rare. La passion de s'intéresser à toutes les choses et à toutes les personnalités. J'aimerais aussi lui apprendre à ne jamais avoir peur de se retrouver en dehors de sa zone de confort parce que c'est là qu'on apprend le plus de choses et qu'on grandit. […] Je me bats pour faire comprendre aux gens et à tous les acteurs de la société qu'on peut faire bouger les lignes. Il n'y a pas de montagne infranchissable. Ce sont les gens qui pensaient qu'on pouvait changer le monde qui ont changé le monde".

"La naissance de ma fille n'a fait que renforcer ma motivation", et malgré un agenda de ministre, elle a pu trouver un équilibre entre famille et travail, car la famille est sans aucun doute un atout fort pour Audrey. "[J’ai] Un mari encourageant, présent, coopératif. Il ne me fait pas culpabiliser, il se réjouit de me voir épanouie". Quoi de plus encourageant et épanouissant que le soutient infaillible des gens qu’on aime.

En 2016, Tcherkoff est nommée Directrice générale du Positive Economy Forum, au Havre. Ce forum réunit des acteurs engagés dans la construction d’un monde meilleur pour les générations à venir.

On lui confie, en 2017, la réalisation du Global Positive Forum de Paris, un projet de lancement d’appel à la société civile et aux entreprises pour participer à un débat international afin de partager leurs projets et leurs idées pour améliorer l’avenir et l’impact de leurs actions sur la planète.

La Fondation crée la toute première consultation citoyenne internationale, les Etats Généraux des Générations Futures, recevant plus de 50 000 contributions de citoyens du monde entier dans le but de proposer au G20 des solutions concrètes.

"Nous sommes la première génération à voir les effets du dérèglement climatique et la dernière à pouvoir faire quelque chose."

Tcherkoff s’implique également pour les femmes. En 2021, elle est nommée Directrice générale du Women’s Forum for the Economy and Society. Surnommé par la presse le "Davos des femmes", il s’agit d’une organisation internationale, fondée en 2005, visant à renforcer la représentation des femmes ainsi qu’une plus grande mixité des genres dans l’ensemble des services du pouvoir de la société. Le Women’s Forum s’emploie également à favoriser l’entrepreneuriat des femmes par le biais de l’éducation, la parité dans l’entreprise et une plus forte présence des femmes dans les média.

A l’occasion de la seizième édition du Women’s Forum, en novembre 2021, Tcherkoff s’est entretenu avec le magazine LesEchos et à tirer la sonnette d’alarme : suite à la pandémie du Covid-19, "le bilan est terrible", explique-t-elle, "en une année de pandémie à travers le monde, les femmes ont perdu 35 ans d'avancées".

Ses priorités en tant que nouvelle Directrice générale sont de mettre un grand coup de projecteur sur le sujet et de renforcer les actions du Forum. "Une trentaine de dirigeants […] ont signé […] un engagement à faire disparaître les inégalités femmes-hommes dans leur entreprise d'ici à 2030. Notre but est aussi de continuer à influencer l'agenda public".

Tcherkoff souhaite également donner une place majeure aux jeunes, les "leaders de demain", et d’encourager les femmes qui le souhaitent à se diriger vers des métiers techniques. "Il faut étoffer notre vivier de profils scientifiques. La France ne compte que 22% d'ingénieures. Et la déperdition est immense. Même diplômées, beaucoup de femmes renoncent à des métiers techniques, tandis que les entreprises embauchent souvent des profils masculins", sans parler des écarts de salaire entre hommes et femmes qui sont bien plus importants dans ces filières (28% contre 21% dans des métiers plus traditionnels).

Le Women’s Forum est également "un centre de données pour nourrir les dirigeants". Pour citer l’un des chiffres recensés les plus marquants, on compte 224 millions de femmes qui ont bâti leur propre entreprise, soit 40% des entrepreneurs dans le monde, pourtant "elles n’ont accès qu’à 1% des financements publics et privés mondiaux".

Le Forum s’est ainsi associé avec Procter et Gamble et HEC Paris pour construire le Women Entrepreneurs for Good, dans le but d’accueillir et d’accompagner "jusqu'aux financements en bout de chaîne" des projets de jeunes femmes "ayant un impact positif sur l'environnement". Car pour Audrey Tcherkoff, le Women’s Forum et bien d’autres, la crise climatique et les droits des femmes sont fortement liés.

La crise climatique est l’une des raisons pour lesquelles les droits des femmes régressent, et accroit également la pauvreté dans le monde. Il est donc important pour les femmes de réussir la transition écologique. Tcherkoff appelle à la mobilisation pour que les filles d’aujourd’hui ne soient pas les victimes de demain.

Ainsi, le Women’s Forum met à disposition un guide "femmes comme leaders des actions climat" à destination des institutions et du secteur privé, proposant "des actions concrètes à mener, des objectifs à atteindre, des méthodes d’évaluation à implémenter…".

Une économie plus verte et un monde plus inclusif, avec notamment des opportunités croissantes pour les femmes dans les nouvelles technologies, les métiers techniques et l’entrepreneuriat, c’est là le but ultime du Women’s Forum et du travail que mène avec conviction et acharnement Audrey Tchekoff.

 

Article écrit par Julie Poutrel pour Adama Toulon.

 

 

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